Les activités des garagistes de mécanique et de carrosserie utilisent de nombreux produits toxiques par inhalation ou contact cutané (huiles, carburants, solvants, gaz d'échappement....). Par ailleurs, le garagiste mécanicien porte des charges lourdes, mais également, est amené souvent à effectuer un travail en posture contraignante...
Les garagistes professionnels de la réparation automobile (mécanicien, carrossier) sont particulièrement exposés aux risques cancérogènes et chimiques et aux risques physiques dans les ateliers et cabines de peinture des garages.
En effet, les activités des garagistes de mécanique et de carrosserie utilisent de nombreux produits toxiques par inhalation ou contact cutané (huiles, carburants, solvants, gaz d'échappement....).
Par ailleurs, le garagiste mécanicien porte des charges lourdes, mais également, est amené souvent à effectuer un travail en posture contraignante (élévation prolongée des bras, position accroupie, flexions et rotations du dos fréquentes), entrainant des pathologies de la colonne vertébrale et des articulations.
Il est aussi exposé aux chutes sur des sols encombrés, rendus glissants par des flaques d'huile ou dépôts de graisse, et aux heurts avec des véhicules ou engins manœuvrant dans l'espace restreint du garage...
Enfin, le risque d'incendie est important compte tenu de la présence de nombreux produits inflammables.
Par des mesures de prévention appropriées, tels les équipements de levage et de manutention adaptés, la sécurisation des voies de circulation et l'entretien des sols, la captation de gaz et de poussières au plus près de leur point d'émission, une ventilation efficace, une installation électrique et de protection incendie conformes aux normes, le port de gants, de lunettes et de masques, etc., on peut réduire les expositions et diminuer fortement les risques professionnels des garagistes.
Les principaux risques professionnels des garagistes
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Les risques chimiques des garagistes
Les activités de réparation automobile, de peinture de carrosserie et de distribution de carburant utilisent de nombreux produits chimiques qui proviennent principalement des hydrocarbures et de leurs dérivés chimiques entrainant des risques multiples, respiratoires et cutanés.
Les gaz d'échappement lors des réglages des moteurs, les vapeurs des composés organiques volatils (COV) contenus dans les solvants de peinture de carrosserie ou de produits de dégraissage et dans les carburants, lors des interventions sur le carburateur ou sur le réservoir d'essence, les changements de filtres, ... se retrouvent en concentration plus ou moins élevée dans l'air ambiant à de nombreux postes de travail dans les garages ou s'accumulent dans les fosses de visite. Les composés organiques volatils émettent des vapeurs nocives même à pression et température ordinaire de travail, mais leur émission est accentuée en cas de chauffage, de pulvérisation ou d'agitation du produit.
Par ailleurs, les opérations de ponçage ou de décapage des carrosseries, de soudage ou d'intervention sur les garnitures de frein dégagent des poussières et fumées toxiques.
Le contact cutané avec les huiles minérales, lors des vidanges moteur, et avec les solvants de dégraissage est irritant pour la peau des mains.
- Toxicité des carburants et gaz d'échappement
Les vapeurs des carburants et les gaz d'échappement contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont du benzène cancérogène, qui agissent sur le système nerveux et provoquent des troubles graves de la formule sanguine pour les effets provoqués par de très fortes concentrations.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP sont notamment le résultat de la combustion incomplète de matières organiques et pénètrent dans l'organisme par voie transcutanée et par voie respiratoire : ils peuvent provoquer des troubles neurologiques (céphalées, vertiges, irritabilité, somnolence, convulsions), des affections gastro-intestinales accompagnées de vomissements à répétition, des anémies dues à la toxicité pour les cellules sanguines et la moelle osseuse pour des expositions exceptionnellement longues et sévères (benzolisme).
De plus, les gaz d'échappement peuvent entraîner des intoxications aigues, dues notamment au monoxyde de carbone, s'exprimant par des maux de tête, une fatigue, des nausées, des vertiges ...pouvant aller jusqu'à une perte de connaissance en cas de très forte exposition en milieu confiné.
L'exposition chronique au gaz d'échappement, notamment des moteurs diesels, peuvent entraîner aussi des irritations bronchiques, voire des cancers du poumon.
- Toxicité des huiles minérales
Les huiles de vidange, les graisses contiennent aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et peuvent être responsables d'irritations ou d'allergie de la peau, et sont aussi cancérigènes probables pour certains d'entre eux (benzopyrène). Le contact cutané avec ces huiles sont susceptibles de provoquer des dermatoses, des eczémas, des irritations cutanées se traduisant par des rougeurs (sur le dos des mains et entre les doigts), des démangeaisons (prurit), des fissures, desquamations et des crevasses et le contact répété peut donner une acné professionnelle (les « boutons d'huile »).
- Toxicité des solvants de dégraissage
Les solvants utilisés lors des nettoyages de pièces mécaniques à froid manuel ou automatique sont soit des COV aromatiques comme le toluène, xylène utilisé le plus souvent dans les fontaines de dégraissage, qui peuvent provoquer des troubles neurologiques, ou des solvants chlorés comme le trichloréthylène qui a une toxicité sur le système nerveux central et le cœur et est en outre cancérogène possible. De plus, le contact répété de ces solvants avec la peau entraîne un dessèchement cutané prédisposant aux dermatoses.
- Toxicité des fibres réfractaires
Les poussières de frein sur les très vieux véhicules contiennent des fibres d'amiante qui est un cancérogène pulmonaire certain ; elles ont été substituées par des fibres céramiques réfractaires depuis les années 80, que l'on trouve également dans les embrayages, joints de culasses, calorifugeage des échappements, insonorisations,... qui sont moins nocives sur le plan respiratoire mais néanmoins suspectes d'effets cancérogènes possibles. Les poussières de fibres céramiques réfractaires peuvent provoquer des irritations de la peau, des yeux et du système respiratoire et aggraver des circonstances existantes telles que dermatite, asthme ou maladie chronique des poumons.
- Toxicité des peintures
Les opérations de ponçage ou de décapage des carrosseries réduisent les peintures anciennes en très fines poussières qui peuvent contenir différents types de métaux dangereux et notamment du plomb, du chrome et du cadmium.
Une peinture est composée de liants filmogènes (résines...), de solvants organiques, de pigments, de charges et d'additifs. Les solvants sont soit de l'eau soit des diluants organiques.
Les peintures aqueuses peuvent se substituer à beaucoup de préparations à solvants organiques, avec des avantages de diminution des émissions de Composés Organiques Volatils (COV), de toxicité neurologique nettement moindre, de limitation des odeurs et de réduction des risques d'inflammabilité, mais présentant des risques d'allergies cutanées et respiratoires importants (asthme du carrossier automobile).
Il subsiste aussi une présence d'éthers de glycol dans les formulations de peintures à l'eau, dont l'absorption se fait essentiellement par voie cutanée, à l'origine d'irritations ou de sensibilisation cutanéo-muqueuse et qui constitue un risque en raison de leur toxicité sanguine à long terme, et de leur toxicité pour la reproduction.
Lors de l'inhalation des poussières ou des vapeurs des solvants organiques, celles-ci pénètrent dans les voies respiratoires et affectent des organes cibles divers : irritations des yeux et de la gorge, des organes respiratoires (rhinites, asthme...), mais aussi, pour les Composés Organiques Volatils, peuvent passer directement dans le sang, puis dans le cœur et le cerveau provoquant des troubles cardiaques, digestifs (nausées, lésions du foie et des reins en cas d'exposition prolongée ...), du système nerveux, maux de tête, des effets cancérogène et mutagène...
La technique de mise en œuvre qui génère le plus de vapeurs de Composés Organiques Volatils est la pulvérisation qui crée un brouillard de peinture causé par les gouttelettes entrainés par les tourbillons de l'air.
Les peintures aux polyuréthanes contiennent des isocyanates qui, en cas de contact cutané ou d'inhalation, risquent de provoquer des allergies (asthme, eczéma), des pneumopathies d'hypersensibilité, des blépharo-conjonctivites.
Les décapants pour peinture (par exemple dichlorométhane) et produits pour solidifier les plastiques endommagés peuvent être cancérogènes, toxiques pour le système nerveux et irritants cutanés et respiratoires.
- Toxicité des fumées de soudage
Les fumées de soudage (gaz, vapeurs et particules métalliques) sont irritantes ou toxiques, et sont responsables de diverses pathologies importantes : effets respiratoires aigus (toux, dyspnée associées à une hyperactivité bronchique), effets respiratoires chroniques après une exposition régulière et prolongée (sidérose, asthme, broncho-pneumopathies chronique, cancers ...).
- Autres toxicités
Divers fluides dans les liquides de refroidissement, dans l'antigel, dans les liquides de freins et de suspension contiennent des éthers de glycol ou des polyglycols qui sont des irritants cutanés et dont certains sont reprotoxiques à long terme.
Des nettoyants de freins peuvent contenir du N-hexane, neurotoxique et cancérogène possible.
L'acide sulfurique dans les batteries est très corrosif.
Les produits aérosols sous pression contiennent généralement un mélange gazeux très inflammable, et des substances nocives ou irritantes.
Des poussières de caoutchouc, de polyester sont également susceptibles de provoquer des affections respiratoires.
Les résines époxy dans les mastics, colles ... sont allergisantes (dermatite de contact cutané). -
Les risques physiques des garagistes
- Les risques liés aux manutentions
Les charges lourdes portées manuellement, ou le nombre excessif de manipulations et mouvements avec torsion du dos, rotation pour le déplacement, flexion pour le soulèvement ... sont à l'origine d'accidents de travail concernent la colonne vertébrale (dorsalgies, lombosciatiques) et le vieillissement progressif des structures ostéoarticulaires.
- Les risques liés aux postures
Les risques pour le dos et les membres supérieurs (tendinites des épaules, coudes, poignets) et inférieurs (lésions du genou) sont induits par des positions fréquentes accroupies ou agenouillées, couchées sous les véhicules bras en l'air, appuyées sur les coudes ou par des gestes répétitifs des poignets lors d'opérations de vissage par exemple.
- Les risques liés aux chutes
Les risques de chute de plain-pied sur sol glissant (flaque d'huile, dépôt de graisse,...), inégal ou encombré, accentués par un éclairage insuffisant, sont fréquents dans les garages, de même que les risques de chutes de hauteur dans les fosses de visite par exemple, et il en résulte des contusions et plaies cutanées, entorses et fractures.
Les chutes d'objets (outils, pièces du véhicule, ...) depuis les ponts ou autres appareils de levage (crics, palans...) ou de rayonnages de stockage, l'effondrement d'empilements de pneus instables etc., entrainent des écrasements des membres et traumatismes crâniens, et l'introduction de particules et débris dans l'oeil.
- Les risques liés aux machines
Les garagistes sont amenés à utiliser des machines dangereuses pour les réparations mécaniques (utilisation d'outils coupants ou vibrants ou à percussion, tels que meules, perceuses-visseuses, clés à choc,...), ou pour le montage et démontage des pneus, presses hydrauliques pour les roulements, bancs d'essai de freinage etc.
Cela entraine des expositions des garagistes :
• aux vibrations, provoquant des atteintes pathologiques ostéoarticulaires qui concernent principalement les membres supérieurs et la colonne vertébrale, par transmission des vibrations au bras ou au corps entier.
• aux dangers de coupures (avec une surinfection potentielle de la plaie : panaris,...), écrasements, poussières dans l'oeil...
- Les risques liés aux véhicules et engins en mouvement
Les manœuvres de véhicules ou d'engins de manutention sur une surface restreinte dans le garage ou l'aire de stationnement extérieure génèrent des traumatismes lors de collisions avec les garagistes qui peuvent être heurtés du fait de l'inattention ou du manque de visibilité.
- Autres risques physiques
• risque de brûlures lié à l'exposition aux parties chaudes d'un moteur, d'un pot d'échappement,
• risque auditif lié aux bruits ambiants (compresseur, ventilation, réglage des moteurs, outillage...),
• risque oculaire liés aux rayonnements ultraviolets émis par les opérations de soudage.
• risques traumatiques des jets de lavage sous haute pression.
- Les risques électriques et d'incendie dans les garages
L'électrisation/électrocution par contact avec un conducteur sous tension ou par utilisation d'outillage mal entretenu ou de prises défectueuses, sont des dangers potentiels pour le garagiste, au même titre que les risques importants d'explosion et d'incendie, en raison de l'utilisation de produits inflammables (solvants, carburants) et de sources de chaleur nombreuses (soudage, meulage, températures élevées des moteurs et pots d'échappement).
Les effets indirects de chocs électriques, par exemple lors d'interventions sur des circuits d'allumage en mauvais état ou sur les batteries, peuvent avoir pour conséquences des gestes incontrôlés mettant en danger le garagiste ou ses collègues travaillant à proximité.
Les mesures de prévention des risques professionnels des garagistes
Compte tenu de la fréquence et de la gravité des dangers dans les garages, il convient d'évaluer tous les risques professionnels de l'établissement et de rédiger obligatoirement le Document Unique de Sécurité en appréciant à la fois l'environnement matériel et technique (outils, machines, produits utilisés) et l'efficacité des moyens de protections existants et de leur utilisation selon les postes de travail.
La retranscription de cet état des lieux dans le Document Unique doit conduire à l'élaboration d'un plan de prévention pour mieux prévenir les risques identifiés, de manière aussi à ce que les salariés puissent être informés, particulièrement à propos des produits dangereux utilisés : les Fiches de Données de Sécurité (F.D.S.) doivent être mises à disposition et la connaissance de leurs risques expliquée au travers de la compréhension de leur étiquetage.
D'une manière générale, il convient de choisir les produits les moins dangereux qui existent (par exemple, remplacer les peintures traditionnelles par des peintures hydro-diluables et produits à haut extrait sec, nettoyants de freins sans N-hexane...).
- La prévention des risques chimiques dans les garages
La prévention collective indispensable concerne la ventilation et l'aération du garage, ensuite un captage efficace des vapeurs et poussières et un stockage correct des produits dangereux, et une limitation de la quantité de produits présents sur chaque poste de travail.
La prévention individuelle concerne le port de protections individuelles (gants, masques, vêtements de travail ...) adaptées aux produits utilisés.
Enfin, les émissions de Composés Organiques Volatils (COV) et la gestion des déchets dangereux et des rejets polluants doivent se conformer à la législation environnementale.
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La ventilation et le dépoussiérage du garage
La limitation de la propagation des COV et des poussières dans l'air et par suite l'exposition des garagistes à leur inhalation nécessite d'assurer une concentration dans l'atmosphère de l'atelier la plus basse possible par une aération satisfaisante générale et localisée, et travail en système clos pour les activités de peinture.
La ventilation générale repose sur une extraction de l'air avec un système de collecte par des ventilateurs, avant son rejet à l'atmosphère.
Dans le cas d'une installation fonctionnant avec un rejet permanent de l'air dépoussiéré à l'extérieur, elle est dotée d'un système d'introduction d'air neuf destiné à compenser les volumes d'air extraits par l'installation d'aspiration. La compensation peut être naturelle par des ouvertures existantes ou spécialement aménagées à cet effet dans des zones éloignées des postes de travail (cas généralement des petites installations). Dans les cas de moyennes ou grandes installations, la compensation doit être réalisée par une introduction mécanique au moyen d'un ventilateur raccordé à une gaine de diffusion.
L'entretien régulier du système de ventilation (nettoyage des conduits d'extraction, changement des filtres) est une condition indispensable de bon fonctionnement.
La ventilation locale repose sur des systèmes de captage des gaz et poussières au plus près de leur point d'émission, avant leur dispersion dans le local :
• les gaines d'évacuation des gaz d'échappement donnant sur l'extérieur doivent être en nombre suffisant lors de la mise au point des moteurs et branchées sur les pots d'échappement et équipées d'un filtre,
• l'aire de ponçage doit être équipée d'un plancher aspirant ou bien utilisation de ponceuse à aspiration intégrée,
• le filtre de sortie de la cabine de peinture doit être positionné pour une aspiration par le bas, et la cabine de peinture doit avoir une aspiration verticale de préférence,
• des machines à laver les pistolets équipés d'une aspiration doivent être mises en place,
• le tout avec surveillance de l'atmosphère, pour vérifier l'efficacité des mesures d'aspiration par dosages atmosphériques.
Il faut utiliser des aspirateurs à filtre absolu pour le dépoussiérage du poste de travail et non des soufflettes qui dispersent les poussières dans l'air, les sols doivent être régulièrement nettoyés à l'humide pour limiter la dispersion des poussières. -
La cabine de peinture de la carrosserie
La cabine de peinture doit être conçue et installée conformément aux normes (décret 90-53, norme AFNOR NFT 35009, NFT 35010 et norme européenne EN 13355 de 2004).
La cabine doit être construite en matériaux résistant au feu, au moins une demi-heure. Le sol doit être incombustible. Les portes de la cabine de peinture au nombre minimal de deux doivent s'ouvrir dans le sens d'une fuite éventuelle. Ces portes ne doivent comporter aucun dispositif de condamnation (serrure, verrou, etc.).
Les conduits et tuyaux d'évacuation des vapeurs sont installés de manière à permettre un entretien régulier facile de l'installation de peinture et de ventilation de la cabine.
La prise d'air neuf (filtré et réchauffé) ne doit pas se trouver dans la zone de reprise de l'air pollué.
La peinture par pulvérisation doit se faire dans la cabine de peinture même s'il s'agit de retouches.
La préparation des peintures, le nettoyage du matériel (lavage des pistolets manuel avec hotte ou avec machine à laver automatique...), le stockage des contenants de peinture et solvant doivent s'effectuer dans un local ventilé muni d'un extincteur et fermé à clé.
L'utilisation des solvants et des peintures, est soumise à la législation en vigueur sur les émissions de Composés Organiques Volatils (Directive 2004/42/CE) : les ateliers de carrosserie doivent mettre en place d'un Schéma de Maîtrise des Emissions, un Plan de Gestion des Solvants ou le respect des Valeurs Limites d'Emissions, en fonction de la surface de l'atelier et de la quantité de solvants utilisée. -
Le stockage des produits chimiques du garage
Le stockage de produits chimiques présente des risques tels que l'incendie, l'explosion, le risque de chute ou de renversement d'emballage avec fuites ou déversements des produits. Toutes ces caractéristiques rendent nécessaire, outre les précautions lors de leur emploi, l'utilisation d'armoires ou l'aménagement de locaux spécifiques de stockage : armoires de sécurité pour petites quantités pour le stockage de produits inflammables, armoires avec étagères de rétention, matériels de stockage avec bacs rétention pour prévenir et maîtriser les fuites accidentelles de liquides polluants.
Le stockage réalisé en local fermé, à l'abri de la chaleur et de l'humidité, doit être ventilé :
- au mieux, par un système de ventilation mécanique
- au minimum, par une ventilation naturelle avec entrée en partie basse du local et sortie à l'opposé en partie haute.
L'installation électrique du local de stockage est à réaliser par du matériel utilisable en atmosphère explosible.
Les produits chimiques doivent être isolés du sol. Pour cela, il est possible d'utiliser des caillebotis et tout stockage doit être muni d'une cuvette de rétention.
Il convient de toujours bien refermer les bidons et autres conteneurs de produits chimiques et de prendre des précautions lors de leur manipulation et transvasements.
Les déchets et résidus liquides (diluants usés...) ou solides (chiffons sales ...) doivent être entreposés dans des récipients munis de couvercles étanches maintenus fermés, en particulier pour les futs destinés à recueillir les huiles de vidange. -
La gestion des déchets
La collecte des déchets dangereux doit être confiée à des prestataires spécialisés qui délivrent des BSDD (Bordereaux de Suivi des Déchets Dangereux) pour justifier l'élimination conforme en cas de contrôle (à conserver pendant 5 ans).
Pour les rejets d'eaux usées dans les réseaux d'égout, il est interdit d'y déverser des déchets liquides et la mise en place d'un séparateur à hydrocarbures est obligatoire si l'établissement est soumis à déclaration ou à autorisation au titre des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement). -
Les équipements de protection individuelle du risque chimique du garagiste
La protection respiratoire nécessite de porter des masques adaptés pour les travaux générant des poussières : en papier ou cartonnés, légers, jetables, filtrant les particules, de type FFP2 pour les petits travaux occasionnels ou FFP3 en cas d'empoussièrement important. Il s'agit de demi-masques prenant le nez et la bouche. Ils sont relativement faciles à porter et bien acceptés, mais leur durée d'efficacité est limitée à quelques heures. Ils ne doivent jamais s'employer dans le cas de substances nocives ou toxiques.
La protection cutanée nécessite d'utiliser des gants adaptés afin d'éviter tout contact direct avec les produits chimiques : le port des gants est obligatoire lorsque l'étiquetage du produit à manipuler comporte les phrases de risque R27 (très toxique par contact avec la peau), R24 (toxique par contact avec la peau), R21 (nocif par contact avec la peau), R34 (provoque des brûlures) et R35 (provoque de graves brûlures). La nature des gants est à choisir en fonction du produit à manipuler (précisé dans la fiche de données de sécurité FDS) : gants en nitrile ou adapté au type de solvant.
Dans le cas de contact temporaire et non prolongé, pour certaines opérations avec des produits non caustiques, on peut utiliser des crèmes barrières qui forment un film protecteur et permettent ainsi de régler la teneur en eau et en corps gras de la couche superficielle de la peau. L'emploi d'une crème réparatrice après le travail permet aussi de restaurer la protection naturelle de la peau.
Sur le plan de l'hygiène des mains, il convient de se laver les mains après le travail et avant de manger en utilisant un savon adapté et/ou une fontaine de dégraissage et sans jamais utiliser d'essence ni de solvant chloré comme détachant.
- La prévention des risques physiques dans les garages -
Les aides à la manutention
Les nombreuses manutentions manuelles de charges lourdes qui entraînent des risques évidents de troubles musculo-squelettiques au niveau du dos et des articulations, peuvent être réduits par l'utilisation systématique de manutention assistée et de moyens de mise à niveau et de préhension des charges : supports de fûts à roulettes, grue hydraulique mobile, râtelier pour pièces détachées, ventouses à poignées, portiques, potences pivotantes, palans, tables élévatrices et tréteaux réglables pour travailler à la bonne hauteur ...
L'utilisation des accessoires de levage comportent aussi par eux-mêmes des risques : il convient de respecter les charges maximales qu'ils peuvent supporter, et de ne pas rester dans le rayon d'action des engins de levage pour éviter le risque d'accident en cas de mauvaise manœuvre avec heurt du personnel de l'atelier avec la charge (ponts élévateurs avec dispositif de sécurité antichute, chariots automoteurs...) -
La conception et l'entretien du garage
La circulation et l'état des sols sont à l'origine de nombreux accidents dans les garages ; à ce titre, le balisage, l'éclairage et la sécurisation des voies de circulation et des zones de stockage sont essentielles ainsi que le rangement en permanence du garage et l'entretien des sols assurent la prévention des risques de chutes et de heurts.
Par ailleurs, la lutte contre le bruit passe par un traitement acoustique des parois ou la mise en place d'écrans acoustiques. Enfin, la mise en œuvre des dispositifs de protection incendie doit impérativement respecter les normes en la matière, compte tenu de la présence de nombreux produits inflammables.
• Pour la prévention des risques de chute de plain-pied, des revêtements de sol antidérapants doivent être privilégiés, les inégalités de surfaces et/ou obstacles doivent être soit supprimés (bouchage des trous) soit clairement signalés, notamment dans les lieux de passage, les sols doivent être nettoyés régulièrement et tout produit accidentellement répandu, lors d'une fuite ou déversement de carburant, d'huile ou de graisse, doit être immédiatement épongé avec des absorbants.
• Il faut veiller à maintenir l'atelier rangé. Les voies de circulation doivent être débarrassées de tout obstacle. Il faut éviter les zones d'ombre en optimisant l'éclairage et signaler les escaliers, les dénivelés, les encombrements temporaires, et prévoir des aires de rangement pour les organes démontés, les pièces en attente de remontage.
• Pour les accès des zones en hauteur, il faut mettre en place de protections (main courante, garde-corps, ...) et munir les fosses de visite d'un escalier aux deux extrémités.
• Les allées de circulation (piétons/véhicules) doivent être nettement délimitées et de largeur suffisante. Les endroits pouvant présenter un risque de danger (croisements, rétrécissements...) doivent être très nettement signalés.
La limitation de la propagation du bruit s'effectue par tout moyen pour réduire la réverbération du local (p. ex. plafonds et parois acoustiques) et la propagation directe du bruit dans ce même local (p. ex. cloisons absorbantes). La structure des lieux de travail permet ainsi généralement de réduire sensiblement les nuisances sonores. La mise à l'écart des appareils bruyants (compresseurs...) dans un local indépendant complète les dispositions anti-bruit.
• La mise en œuvre des dispositifs de protection incendie est impérative : mur et portes coupe-feu, alarme, détecteur d'incendie, désenfumage, extincteurs en nombre suffisant, accessibles et vérifiés régulièrement, de même que des couvertures anti-feu et bacs de sable bien répartis. Les issues de secours doivent être aisément accessibles et bien signalées et éclairées par un éclairage de secours pour faciliter une éventuelle évacuation d'urgence. Par ailleurs l'interdiction de générer des étincelles près des produits inflammables (soudage, découpe au chalumeau, ...) et l'interdiction de fumer sont primordiales. -
Une installation électrique conforme
L'installation électrique (armoires électriques, fils et câbles, éclairage) doit être conforme aux normes de sécurité électrique, en particulier, la bonne mise à la terre de toutes les installations métalliques doit être contrôlée, les prises de courant défectueuses remplacées, les baladeuses, prolongateurs et outils portatifs vérifiés... -
Le choix des machines et de l'outillage
Le choix de matériel moins bruyant (capotage, silencieux d'échappement...), anti-vibrations (poignées et supports anti-vibratiles...), est une prévention primaire technique efficace, puisqu'elle concerne l'élimination ou au moins la réduction de l'intensité sonore ou vibratoire à la source. -
Des installations sanitaires adaptées
Celles-ci permettent les mesures d'hygiène générale : lavage des mains fréquent avec moyens adaptés, douche en fin de poste... Des douches oculaires sont à installer auprès de la cabine de peinture.
Le personnel doit avoir à sa disposition des vestiaires et des sanitaires correctement équipés et en nombre suffisant. Des vestiaires doubles doivent être mis à la disposition des garagistes : l'entreposage des tenues de travail doit avoir lieu à l'abri de la poussière et des souillures (le rangement des tenues de ville et des tenues de travail doit être séparé).
Une trousse de secours régulièrement contrôlée et approvisionnée doit permettre des soins -
Les équipements de protection individuelle du risque physique du garagiste
• casque antibruit ou des bouchons d'oreille moulés pendant toute la durée de l'exposition à une forte intensité sonore.
• Gants
• Vêtements de travail
• Chaussures de sécurité
• Lunettes de sécurité
• Equipements spécifiques du soudeur (casque de soudeur avec écran en matériau adapté ou lunettes avec verre adéquat, gants et vêtements de soudage...)
- La formation à la sécurité des garagistes
• La formation PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique) pour prévenir les risques liés aux manutentions manuelles. Il s'agit d'apprendre les bonnes postures de travail, les positions articulaires adéquates, en appliquant les principes de base de sécurité physique et d'économie d'effort.
• Le Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité (CACES) ou autorisation de conduite des appareils de levage pour pouvoir évaluer les connaissances et savoir-faire des conducteurs pour la conduite en sécurité.
• La formation sur les dangers des produits utilisés et sur les moyens de se protéger (par exemple savoir lire attentivement l'étiquette du contenant des produits et connaître les symboles présents sur les récipients, utiliser les E.P.I adéquats),
• La formation à l'utilisation des extincteurs et connaissance des consignes d'incendie et d'évacuation
Pour aller plus loin
Editions INRS ED 755 : Réparation et entretien des véhicules automobiles (2008, 68 pages)
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