Les activités de l’élevage des animaux terrestres concernent
des secteurs très divers, selon le type d’utilisation des animaux
(viande, compagnie, sport, recherche...), et selon l’espèce animale (mammifères ou volailles, animaux domestiques ou sauvages...).
Malgré cette diversité, les risques professionnels de l’élevage présentent des similitudes liées aux contacts, manipulations ou contentions
des animaux pour soins et traitements (zoonoses, blessures, allergies),
et aux conditions spécifiques de travail dans les locaux des animaux
(sols glissants, poussières, souillures, odeurs...
Les activités de l’élevage des animaux terrestres concernent des secteurs très divers, selon le type d’utilisation des animaux (viande, compagnie, sport, recherche...), et selon l’espèce animale (mammifères ou volailles, animaux domestiques ou sauvages...).
Malgré cette diversité, les risques professionnels de l’élevage présentent des similitudes liées aux contacts, manipulations ou contentions des animaux pour soins et traitements (zoonoses, blessures, allergies), et aux conditions spécifiques de travail dans les locaux des animaux (sols glissants, poussières, souillures, odeurs...), en plus des risques classiques associés à un métier physique (contraintes posturales, gestes répétitifs...) et nécessitant l’utilisation fréquente de produits de nettoyage, de désinfection et de produits phytosanitaires. Par ailleurs, un certain nombre de métiers de l’élevage exige un travail à l’extérieur (herbages...) exposant aux intempéries et aux conditions d’un travailleur isolé majorant la gravité des dangers.
Il en résulte que les professionnels de l’élevage sont exposés à risques supérieurs à la moyenne, induisant de nombreux accidents du travail parfois mortels ou invalidants.
Il est donc indispensable de prévenir ces situations dangereuses en mettent en œuvre trois types de mesures, collectives et individuelles :
• Bâtiments de travail : l’aménagement des infrastructures en vue de l’amélioration de la fonctionnalité et de la sureté des installations (circulation des hommes, des engins et des animaux, ventilation, aération et aspiration adaptés aux bâtiments d’élevage, revêtements de sol antidérapants ...).
• Organisation du travail : procédures et modes opératoires correspondant aux bonnes pratiques professionnelles, utilisation des aides à la manutention, respect des règles d’hygiène...
• Equipements de protection individuelle, formation des travailleurs aux risques des métiers de l’élevage et vaccination.
Les principaux risques des métiers de l’élevage
Les activités professionnelles de l’élevage des animaux terrestres concernent des métiers en rapport avec les de très nombreuses espèces animales :
- Pour la consommation humaine de viande, lait, œufs : bétail et aviculture (bovins, ovins, porcins, caprins, lapins, volailles etc.),
- Pour la compagnie : animaux domestiques (chiens, chats, rongeurs, oiseaux...), chenils,
- Pour le sport et les loisirs : hippisme (chevaux, ...), zoos (animaux sauvages), gibier (chasse),
- Pour la fourrure : visons,
-Pour la recherche : animaleries des laboratoires et hôpitaux (souris, rats, cobayes...)
Les services vétérinaires ont une activité transverse à tous ces secteurs d’activité.
Les risques spécifiques des éleveurs sont ceux générés par les animaux, par les bâtiments, les installations ou les machines des locaux d’élevage. Mais une bonne partie des risques sont aussi liés à des risques moins spécifiques, comme les troubles musculo-squelettiques causés par la pénibilité physique, de fortes contraintes posturales et des gestes répétitifs, ou comme les risques chimiques des détergents et désinfectants utilisés pour les opérations d'entretien et de nettoyage.
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Les risques liés au contact avec des animaux
Tous les secteurs des activités d’élevage sont concernés par l’exposition à des animaux ou à un environnement souillé par des animaux, générateurs de risques biologiques.
Par ailleurs, des blessures dues aux animaux surviennent fréquemment au cours d’une manipulation ou d’une contention pour soins et traitements, générateurs de traumatismes physiques et de risques de surinfection.
- Les risques biologiques des éleveurs
Sous le terme risque biologique, on regroupe les effets potentiellement nocifs des différents micro-organismes, bactéries, virus, parasites et champignons, et les toxines qu'ils produisent, qui sont susceptibles de déclencher une infection, une allergie ou une intoxication.
Il y a trois types de voies de pénétration des agents biologiques dans l’organisme en milieu professionnel :
→ Voie aérienne : principale voie d’entrée des agents biologiques, mais aussi la plus insidieuse, qui s’effectue par inhalation d’aérosols.
→ Voie cutanéo-muqueuse : effraction cutanée (coupures accidentelles, projections de liquides biologiques sur une peau lésée), projection sur la muqueuse oculaire.
→ Voie digestive : due à une défaillance dans les mesures d’hygiène individuelle (défaut de lavage des mains) ou à des erreurs techniques (contact avec la bouche), conduisant à une ingestion accidentelle.
De nombreux animaux peuvent être porteurs d’agents pathogènes pour l’homme. Il s’agit de zoonoses dont on peut répertorier de très nombreuses formes dont les plus fréquentes sont : brucellose des bovins et ovins, tuberculose cutanée du BK bovin, fièvre Q en élevage bovin, caprin ou ovin, rouget du porc, pasteurellose du lapin, tularémie des rongeurs et des lagomorphes (lapins, lièvres), leptospirose du rat, charbon, ornithose-psittacose des oiseaux, chlamydiose, maladie de Lyme ....
On note aussi des mycoses cutanées, des dermatoses d'origine parasitaire comme la gale chez les palefreniers, employés de chenil, ou d’origine virale comme le nodule du trayeur ...
L’incidence des zoonoses infectieuses est faible et en décroissance (la rage professionnelle a quasiment disparue), par contre la fréquence des infections secondaires à des blessures par des germes pathogènes contenus par exemple dans les litières, les eaux de nettoyage... est plus élevée (panaris des doigts, tétanos professionnel, furoncles, ...).
Les facteurs principaux d’infection sont la transmission manuportée et aéroportée : la contamination se fait par voie orale ou par des blessures cutanées, et la contamination respiratoire se fait par inhalation d’aérosols chargés d’agents biologiques. On peut noter aussi une contamination transcutanée par contact direct des muqueuses oculaires en cas de projections accidentelles.
Plusieurs voies sont possibles pour une même zoonose : par exemple, la maladie du charbon peut être transmise par contact cutané (avec une peau lésée) ou par voie respiratoire, à partir d'animaux malades ou de cuirs, poils, laine, os...
Mais ce sont les pathologies de type allergique ou de type inflammatoire qui sont le plus souvent observées. Les allergies de l’élevage ou des animaleries sont soit :
• Des affections des voies respiratoires causées par l’inhalation d’agents biologiques et des endotoxines présents dans l’atmosphère : poussières produites par les nourritures animales (contenant des micro-organismes, des spores), poils d’animaux (poumon du fourreur), déjections d’oiseaux (maladie des oiseleurs), endotoxines (issues des membranes de certaines bactéries responsable d’un syndrome toxique), provoquant des pneumopathies (dont l’aspergillose), des rhinites, de l’asthme allergique, des broncho-pneumopathies chroniques obstructives...
• Des affections cutanées : eczémas, urticaires.
- Les risques de blessure par l’animal
Les risques de traumatismes liés à la manipulation des animaux sont très importants, surtout en élevage bovin du fait du poids et de la taille des animaux. Lors de ces manipulations, les éleveurs sont exposés à des risques d’accidents provoqués par les mouvements des animaux.
Le danger est présent à l’approche, à l’attache et à la détache des animaux, qu’ils soient en stabulation ou au pré, lors du rassemblement des bestiaux dans l’aire d’attente, lors de la traite, la pesée ou de l’embarquement en bétaillère.
Coups de cornes, de pattes, de sabots, bousculades, écrasements par le bétail ou les chevaux provoquent des blessures parfois graves et mortelles (éventrations).
Les morsures, griffures par les animaux de compagnie ou de laboratoire, peuvent générer des plaies plus ou moins profondes et, en tout cas, les diverses effractions cutanées secondaires à la manipulation de ces animaux sont à l’origine d’infection si elles ne sont pas désinfectées et protégées immédiatement. -
Les risques liés aux locaux et aux matériels d’élevage
- Les risques de chutes de plain-pied
Les sols et escaliers des locaux pour animaux sont souvent rendus humides et glissants du fait des souillures et déjections animales et sont à l’origine de nombreuses glissades, trébuchements, faux-pas, provoquant des lésions.
En cas de perte d'équilibre, l’éleveur peut heurter un objet dangereux ou chercher à se rattraper au support le plus proche.
Le siège des lésions est variable : tête, membre supérieur, tronc, membre inférieur, localisations multiples. Les lésions sont le plus souvent cutanées et/ou ostéo-articulaires : la foulure, l'entorse, les contusions, plaies cutanées et hémorragies, la fracture sont les lésions les plus courantes.
- Les risques physiques
Les éleveurs sont souvent exposés aux risques générés par les coupures causées par des objets tranchants et par les machines :
• happement par tous les organes en mouvement lors d’un bourrage (round baller de foin),
• écrasement sous des bennes basculantes, par une chute d’une balle de paille, ou effondrement de la pile,
• charge physique et pénibilité du nettoyage haute pression.
- Les risques chimiques
Les risques chimiques sont générés par l’utilisation de désinfectants et détergents dans les bâtiments d’élevage, de produits phytosanitaires, et de l’émanation de gaz (H2S, ammoniac) notamment dans les bâtiments d’élevage de porcs (caillebotis ou au dessus des fosses à lisier) et de volailles.
L’élevage intensif a pour conséquence de créer des milieux confinés ou la concentration de substances nocives (composés organiques volatils COV et aérosols) est importante et crée des pathologies respiratoires non infectieuses.
• Les agents détergents et désinfectants utilisent souvent des produits chimiques très agressifs acides ou alcalins, susceptibles de provoquer des intoxications par inhalation ou absorption et des brûlures cutanées ou oculaires, ou des sensibilisations allergiques (eczéma, asthme...).
Les tensio-actifs des détergents détruisent le film lipidique protecteur cutané et sont donc tous des irritants pour la peau avec un pouvoir nocif variable selon les compositions chimiques : les tensio-actifs cationiques (ammoniums quaternaires) sont parmi les plus irritants et allergènes.
Les aldéhydes (formaldéhyde, glutaraldéhyde) utilisés pour leur activité antimicrobienne sont des molécules irritantes et sensibilisantes, générant des affections cutanées aiguës et chroniques. De plus, ces aldéhydes sont des composés organiques volatils qui dégagent des vapeurs à température ambiante responsables de symptômes respiratoires (asthme...). Le formaldéhyde est par ailleurs classé par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme cancérogène certain chez l’homme, et le glutaraldéhyde comme cancérogène probable.
• Les gaz issus des fermentations des litières, des moisissures de foin ou des particules organiques, dont l’ammoniac (en particulier dans les élevages de pintades), sont très irritants pour les muqueuses respiratoires et oculaires. Une teneur élevée en monoxyde de carbone (CO) due à un chauffage défectueux et à une aération insuffisante peut se révéler dangereuse pour l’éleveur.
• Certains produits vétérinaires, les produits phytosanitaires fongicides ou pour la désinsectisation, la dératisation... sont des molécules chimiques dangereuses lors de la manipulation ou l’inhalation.
- Les risques d’incendie
Les locaux d’élevage sont sensibles aux risques d’incendies ou explosions du fait de la présence de produits inflammables (paille...) ou explosibles (poussières de fourrage), de défauts électriques causés par des machines ou des outils électriques ou électromécaniques défectueux ou utilisés de façon incorrecte. -
Les risques liés à l’organisation et aux méthodes de travail
Les affections articulaires, péri-articulaires, musculo-squelettiques et tendineuses causées par des gestes et des postures contraignantes figurent en tête de liste des maladies professionnelles des éleveurs.
Les gestes répétitifs des travaux avec les animaux et notamment la traite, la vaccination et le ramassage de volailles, le gavage des oies, le débecquage des volailles élevées au sol (dindons, poules...), le dégriffage des canards..., provoquent des douleurs provoquées par une hyper-sollicitation surtout du membre supérieur (poignet, épaule, coude) qui provoquent des lésions tendineuses (tendinopathie de la coiffe des rotateurs de l’épaule, épicondylite et épitrochléite du coude) ou le syndrome du canal carpien (compression du nerf radial médian du poignet).
Les affections de l’appareil locomoteur (dos et genoux en particulier) chez le personnel appelé à travailler en position agenouillée (notamment sur des sols de béton), à soulever souvent de lourdes charges tels des sacs d’aliment, de paille, sont très fréquents, à l’origine d’affections chroniques du rachis lombaire (lumbagos, sciatiques), mais aussi entorses, foulures au niveau des chevilles et des genoux.
Les troubles musculo-squelettiques sont aggravés par des facteurs liés :
- à l'organisation du travail : horaires de travail, cadences, temps de pause, jours de repos, stress du flux tendu ou du travail isolé ...
- aux ambiances de travail : bruit, chaleur ou froid, vibrations.
Les mesures de prévention des risques des métiers de l’élevage
Tous ces dangers auxquels sont confrontés les professionnels de l’élevage constituent un véritable problème de santé au travail, et ils sont souvent mésestimés, alors qu’ils sont responsables d’une sinistralité importante.
Les mesures de prévention primaire et collective, qui permettent d’éviter que l’accident ne se produise et qui concernent l’ensemble du personnel, sont à mettre en œuvre prioritairement, mais, si elles diminuent la fréquence des accidents, elles sont insuffisantes pour les éliminer tous, et on doit aussi recourir aux mesures de prévention individuelle pour atténuer la gravité des conséquences d’un accident qui se produirait néanmoins, avec des équipements de protection spécifiques adaptés à chaque risque ainsi que la vaccination et la formation du personnel.
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L’aménagement des bâtiments de travail
La prévention des chutes, des affections respiratoires qui sont fréquemment observées dans les métiers de l’élevage, passe par une conception des bâtiments optimisée sur le plan de la sécurité.
- Une ventilation, aération et aspiration adaptés dans les bâtiments d’élevage.
Il s’agit de diminuer la concentration des poussières et des gaz, responsables des nombreuses maladies pulmonaires de l’éleveur. Il faut dimensionner les systèmes de ventilation et d’extraction avec des débits suffisants capables d'assurer en permanence une aération minimale afin d’éviter l’accumulation de gaz ou de substances nocives, et d’évacuer les odeurs désagréables et les condensations, et il convient de ne jamais calfeutrer le bâtiment. La dynamique du renouvellement de l’air est assurée par des extracteurs régulés par un boîtier de régulation équipé d’une sonde de température. Un entretien du système de ventilation conforme aux règles de la technique est indispensable, car les réseaux s’encrassent rapidement avec de filtres hors d’usage, des grilles en partie obstruées... Les ventilateurs, les canaux de ventilation, clapets et autres éléments de ventilation doivent être conçus de façon à pouvoir être contrôlés et, si nécessaire, nettoyés.
- Des sols bien entretenus et antidérapants.
Les conditions de travail dans les bâtiments d’élevage, avec des sources de souillure multiples, sont propices aux chutes de plain-pied et les revêtements des sols et leur nettoyage sont des éléments de prévention des glissades fondamentaux.
C’est pourquoi des revêtements de sol antidérapants (carrelage ou résine) doivent être privilégiés, les inégalités de surfaces (trous, fissures, carrelages décollés, ...) et/ou obstacles doivent être soit supprimés soit clairement signalés, notamment dans les lieux de passage, les sols doivent être nettoyés régulièrement.
Une attention particulière doit être portée aux escaliers, qui doivent être bien éclairés, dotés d’une rampe et non glissant.
Les marches doivent être régulières et munies d’un nez de marches antidérapants.
L'écoulement des liquides doit être orienté vers des grilles ou des siphons, avec des sols en légère pente.
Dans les angles et les jonctions sol et murs, des formes arrondies facilitent le nettoyage de ces endroits où les salissures risquent de s'accumuler. Les reliefs exagérés, par exemple les rainurages trop marqués des carrelages, peuvent conduire aussi à un encrassement, à des difficultés de nettoyage, voire à une réduction du pouvoir antidérapant du fait de la couche glissante créée par des déchets accumulés à la surface du sol.
En cas de fuite ou déversement éventuel important, il convient de disposer d’une matière absorbante à répandre immédiatement pour éviter toute glissade intempestive.
- Une bonne conception de la circulation des hommes et des animaux.
Des zones de circulation et de manœuvre délimités, des lieux de stockage séparés des zones d’élevage, facilitent la circulation des hommes, du bétail, des matériels et des matières (passage d’homme, portes et couloir de circulation...) et évitent les risques physiques de heurts avec des machines ou de chutes d’objets.
- Il faut un éclairage suffisant en fonction des travaux, notamment dans les salles de traite, car la fatigue visuelle à cause de la faible luminosité peut entraîner des accidents.
- La présence d’extincteurs adaptés et signalés, d’un éclairage de secours, d’une installation électrique conforme aux normes, est indispensable.
- Il faut disposer d’une trousse de secours avec des produits non périmés, en particulier pour désinfecter soigneusement et panser immédiatement toute plaie cutanée.
- De nombreux points d’eau judicieusement répartis permettent d’éviter des déplacements trop longs et la présence au sol de tuyaux qui trainent en encombrant le passage. -
L’organisation et les méthodes de travail
- La contention des animaux
La mise à dispositions d’équipements de contention (parc, couloir, cage de contention, box, quai d’embarquement...) adaptés aux besoins spécifiques de l’élevage concerné, permettent de limiter les contacts avec les animaux et les risques de coups.
Par exemple, l’installation d’un couloir de contention des bovins avec barre anti-recul et des parois pleines, une porte latérale pour permettre à l’éleveur d’intervenir sur l’animal, garantit un travail en sécurité.
- Aide mécanique à la manutention
Il s’agit d’éviter les efforts physiques répétés et de disposer d’équipements ergonomiques et si possible mécanisés.
Différents outils en élevage permettent de réduire la pénibilité du travail, comme des chariots de soins, des jets haute pression avec enrouleur, des porte-seaux (sur chariot ou sur rail)...
- Respect des règles d’hygiène et de la réglementation sur la prévention sanitaire
Le contrôle du risque infectieux passe par l’application stricte des principes d’hygiène en élevage : protocole de nettoyage précis, pour les bâtiments et le matériel : désinfection, désinsectisation et vide sanitaire du bâtiment entre chaque lot de porcs, de volailles, etc. d'une durée suffisante, car celle-ci est aussi d'un facteur critique.
Par exemple :
→ Nettoyer la fosse après chaque traite avec jet d’eau ou nettoyeur haute pression,
→ Gérer les cadavres, les effluents,
→ Mettre en place un système de surveillance et d’alerte des maladies chez l’homme et chez l’animal pour dépister et mettre rapidement en place des mesures lors de l’apparition d’un danger épidémique (brucellose, fièvre Q, psittacose ...),
→ Nettoyer les bottes avant de pénétrer dans un bâtiment, avec éventuellement un système de sas et de pédiluve.
→ Disposer d’un lave-mains (à commande non manuelle, avec eau chaude, équipé de distributeurs de savon liquide, d’essuie-mains à usage unique et d’une poubelle).
→ Si des vêtements ont été contaminés, ils doivent porter une étiquette indiquant qu'il s'agit de substances biologiques dangereuses et doivent être lavés conformément aux règles de désinfection des vêtements.
- Adaptation des rythmes de travail
L’adaptation des cadences de travail, l’alternance des tâches physiques permet d’éviter l’excès de postures contraignantes et de limiter les gestes répétitifs et une exposition prolongée aux vibrations. La polyvalence au travail permet aussi de développer le travail en équipe et l’autonomie des travailleurs et de répartir sur l’ensemble des salariés les tâches les plus pénibles (nettoyage, transferts d’animaux). -
La prévention individuelle
- La vaccination
Une vaccination permet de lutter contre la tuberculose (BCG et cuti réaction régulières) et le tétanos (DT polio : diphtérie tétanos poliomyélite) avec rappel tous les 10 ans. Le vaccin anti-charbonneux, contre la leptospirose sont conseillés aux agents exposés.
- L’information et la formation
L’information et la formation des éleveurs sont également des éléments nécessaires pour faire prendre conscience aux éleveurs des dangers qu’ils encourent, pour savoir les identifier et mettre en œuvre les moyens pour les prévenir.
Selon l’art. 230-2 du Code du travail « Tout employeur de main d’œuvre est tenu d’informer ses salariés sur les risques professionnels auxquels ils sont exposés ». L’employeur doit rédiger un document d’évaluation des risques (Document Unique de Sécurité), le partager et le faire connaitre et engager des programmes d’actions pour les faire régresser.
Les actions de formation les plus utiles pour les métiers de l’élevage sont les suivantes :
→ Formation PRAP (Prévention des Risques liées aux Activités Physiques) aux bons gestes et postures qui permettent de lutter contre tous les troubles musculo-squelettiques (TMS).
→ Formation à la contention et à la manutention des animaux.
→ Formation à l l'hygiène des travailleurs, des locaux, des animaux.
→ Formation aux risques liés aux zoonoses.
→ Formation au secourisme.
→ Formation sur la nature des produits manipulés (détergents, désinfectants, phytosanitaires), de leurs effets néfastes potentiels, et sur la compréhension des étiquettes des emballages.
- Les équipements de protection individuelle
• La protection respiratoire
En cas de poussières et de micro-organismes infectieux, le port d’un masque respiratoire adapté est nécessaire, de classe FFP1 pour les poussières non toxiques, FFP2 pour éviter la contamination biologique en milieu d’élevage.
Par contre, ces masques son inefficaces pour se protéger des gaz toxiques. Des détecteurs de gaz, portables ou fixes, préviennent de la présence de ces gaz dans les zones exposées à ce risque, et permettent une évacuation à temps.
• La protection contre les chutes et des pieds
Les bottes ou chaussures de sécurité antidérapantes doivent répondre à plusieurs caractéristiques correspondant aux risques présents dans les bâtiments d’élevage, en respectant la norme EN 345 de type S5 : semelle antidérapante et anti-perforation, embout protégeant contre les chocs, avec résistance chimique (en polymère, nitrile par exemple).
• La protection des mains
Il y a de nombreuses possibilités de contact avec la main lors des transvasements ou de dilution de produits, de contact avec les animaux et il s’avère indispensable de porter des gants de protection adaptés à la tâche effectuée et au produit manipulé, de préférence à longues manchettes, pour éviter la pénétration des produits à l’intérieur, en vinyle, nitrile ou polyéthylène.
• La protection du corps
Les éleveurs doivent porter des vêtements protecteurs, lavés et changés régulièrement, certains spécifiques comme le tablier de traite ou pour la mise à bas.
• La protection des yeux
En cas de risque de projections, il convient de porter des lunettes de sécurité.
Février 2011
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