Les coursiers sont des livreurs de plis, paquets ou colis avec l'utilisation de moyens légers de locomotion généralement en zone urbaine et sur de courtes distances. Les exigences d'efficacité, rapidité et ponctualité, peuvent interférer avec les contraintes de la circulation routière (embouteillages, Code de la Route..) et générer des situations stressantes ou de conduite à risques propices aux accidents routiers.
Les coursiers sont des livreurs de plis, paquets ou colis avec l'utilisation de moyens légers de locomotion généralement en zone urbaine et sur de courtes distances.
Les exigences d'efficacité, rapidité et ponctualité, peuvent interférer avec les contraintes de la circulation routière (embouteillages, Code de la Route..) et générer des situations stressantes ou de conduite à risques propices aux accidents routiers.
Les coursiers sont aussi confrontés à des nombreux risques physiques entrainés par la manipulation d'objets ou du véhicule à deux roues, les chutes de plain-pied sur des sols glissants et/ou inégaux ou dans les escaliers, les vibrations de l'engin de locomotion, dans des conditions climatiques parfois défavorables (gel, canicule, vent, pluie) et dans la pollution de l'air des gaz d'échappement : les accidents du travail sont fréquents dans le métier de coursier.
Des risques psychosociaux liés au stress (rythme de travail, horaires de travail atypiques, relations avec les clients, travail isolé), concernent aussi les coursiers.
Le coursier, indépendant ou salarié, effectue la livraison de colis à des particuliers ou à des entreprises au moyen d'un véhicule à deux roues (scooter, moto, vélo) ou, plus rarement avec un véhicule utilitaire léger (VUL). Le transport s'effectue le plus souvent « course à course » sur appel selon les ordres de mission d'un dispatcheur, ou parfois en tournées définies à l'avance.
Le métier de coursier a des ambiances de travail contraignantes :
- contraintes de la circulation routière,
- contraintes de conduite (efforts, posture, vibrations).
- contraintes de port de charges,
- contraintes de relation avec la clientèle, liées à la qualité de service,
- contraintes d'horaires de travail atypiques,
- contraintes de charge mentale, liée au respect des délais, à la responsabilité de la sécurité du transport des marchandises,
- contraintes de déplacement et d'isolement.
- contraintes climatiques.
- Les risques routiers du coursier
Le transport plus ou moins long en circulation urbaine au moyen d'un deux-roues ou d'une fourgonnette est exposé aux accidents, avec ses conséquences de blessures sérieuses voire de décès. Les causes sont diverses : mauvais état du véhicule, faute de conduite du conducteur ou d'un tiers, météo et/ou visibilité défavorable... Le risque routier a souvent des origines multifactorielles :
- Environnement (connaissance et état des itinéraires, travaux, météo, entrée de site, parking,..)
- Véhicules (adaptés, aménagés, équipés, entretenus, ...)
- Organisation (horaire, préparation de l'itinéraire, utilisation du téléphone au volant, ...)
- Conducteur (respect des règles, fatigue, vigilance, capacités à la conduite, respect des règles, résistance à la sollicitation visuelle permanente, consommation d'alcool ou d'autres psychotropes ...).
Les facteurs qui altèrent la vigilance, en entraînant une diminution des capacités de perception et d'analyse, une augmentation de la somnolence diurne, ceux qui diminuent les capacités de concentration, d'attention sont parmi les plus déterminants.
Les exigences d'efficacité et de ponctualité peuvent interférer avec les contraintes de la circulation routière (embouteillages, Code de la Route..) et générer des situations stressantes et des accidents de circulation : le comportement est lié à des adaptations, des arbitrages, qui peuvent être difficiles, que doit réaliser le conducteur entre les éléments émanant de la situation de travail et la situation de conduite. L'activité de conduite d'un deux-roues est intrinsèquement plus dangereuse, du fait du manque de protection du véhicule générant potentiellement des accidents plus graves en ville que ceux avec un véhicule utilitaire léger. - Les risques de chutes de plain-pied du coursier
Les causes de chutes de plain-pied par trébuchement ou faux-pas des coursiers sont multiples : l'utilisation des escaliers rendent les manutentions difficiles et plus risquées ; les sols des cours d'immeubles ou des trottoirs peuvent être inégaux (dalles manquantes…) ou glissants (pluie, verglas) ; la descente du véhicule est aussi propice à une chute.
En cas de perte d'équilibre, la victime peut tomber sur un objet dangereux ou chercher à se rattraper au support le plus proche. Les conséquences dépendront donc aussi de la dangerosité de l'environnement et de la lourdeur de la charge transportée.
Le siège des lésions est variable : tête, yeux, membre supérieur, tronc, membre inférieur,... Les lésions sont le plus souvent cutanées et/ou ostéoarticulaires : la foulure, l'entorse, les contusions, plaies cutanées et hémorragies, la fracture sont les lésions les plus courantes.
Mais une chute de plain-pied peut aussi entraîner des blessures plus graves et des lésions internes si, par exemple, il y a eu un traumatisme crânien lorsque la tête a heurté le sol ou un équipement urbain. - Les affections de l'appareil locomoteur du coursier
Les dorsalgies, cervicalgies, cruralgies, sciatiques par hernie discale et les douleurs articulaires aux épaules, genoux et chevilles, l'engourdissement des jambes, sont liées à la station assise prolongée, aux vibrations produites par le véhicule tout au long de la durée de conduite. La posture statique et les mauvais réglages du siège ou du positionnement des commandes, du volant ou des pédales, l'insuffisance de suspension du siège ou du véhicule lui-même, l'état du revêtement routier, les ralentisseurs, sont néfastes principalement pour le rachis. Les risques de troubles vertébraux par les vibrations, entrainant des trépidations et des secousses, sont provoqués par les forces compressives et de cisaillement répétées principalement aux jonctions dorsolombaires et lombo-sacrées.
Il faut y ajouter les efforts de manipulation manuelle répétée lors des opérations de chargement et de déchargement des colis et les efforts physiques et la fatigue des coursiers cyclistes. - Les risques psychologiques du coursier
Les rythmes de vie imposés par le travail du coursier, le travail de nuit, isolé, la forte amplitude et l'irrégularité des horaires de travail, génèrent une perturbation de la vie sociale et familiale.
Le bruit de la circulation urbaine représente souvent une gêne pour le bien-être au travail et de plus, compromet la sécurité du coursier, car les effets extra-auditifs concernent en particulier le psychisme (concentration, nervosité, agressivité, etc.).
Les difficultés d'accès (adresse incomplète, codes de porte, interphones, chiens méchants, absence de gardiens, horaires d'ouverture, …) augmentent le stress face aux impératifs horaires.
Dans la livraison, il existe des risques liés à la criminalité (vols, vandalisme), des contraintes de délais, qui affectent la sérénité psychique des coursiers.
La profession de coursier comporte une relation, même rapide, avec un destinataire qui peut être mécontent de la prestation, dont le comportement peut devenir agressif, particulièrement chez les personnes psychologiquement fragiles. Les coursiers sont alors fréquemment soumis à des remarques désobligeantes, méprisantes, voire racistes. La mauvaise relation avec les clients, l'exigence de s'adapter à la diversité de la clientèle et aux situations conflictuelles, l'obligation au contraire pour lui-même d'observer les règles de savoir-être, de courtoisie, altèrent alors les conditions psychologiques de travail du coursier.
Ainsi, ces risques peuvent avoir à la longue des répercussions sur la santé psychique s'il s'ensuit un état de stress persistant et les troubles engendrés peuvent conduire à la perte de confiance en soi, à de forts sentiments d'infériorité et à des symptômes d'anxiété. - Les risques chimiques des coursiers
Les coursiers travaillant en zone urbaine sont exposés aux fumées d'échappement et autres polluants, avec des risques de toxicité d'autant plus significatifs que la durée d'exposition est longue et répétée. Les gaz d'échappement des moteurs diesel et essence, la pollution atmosphérique urbaine (monoxyde de carbone CO, oxydes d'azote NO et NO2, benzopyrène, …), sont responsables, par inhalation, d'irritations des yeux et de la gorge, de maux de tête, d'atteintes des voies respiratoires et d'allergies (rhinites, asthme). Les hydrocarbures aromatiques polycycliques HAP, dont le benzène et le benzopyrène, qui sont le résultat de la combustion incomplète des carburants, sont des composés cancérigènes : bien que le taux d'exposition aux gaz d'échappement des coursiers soit inférieur aux normes des valeurs limites d'exposition professionnelle, des risques de cancer du poumon induits ne sont pas à exclure pour des expositions constantes, surtout en cas de tabagisme associé.
Pour aller plus loin
Le métier de coursier et ses pratiques de prévention, SNTL CRAMIF CNAMTS, mars 2004, 65 pages
Septembre 2016
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